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Politique - Nations unies

Sérieuses inquiétudes quant à une escalade majeure au Liban-Sud

Consultations à huis clos au Conseil de sécurité le 8 mai pour discuter du dernier rapport autour de la 1559.

Sérieuses inquiétudes quant à une escalade majeure au Liban-Sud

Le secrétaire général des Nations unies, Antonió Guterres. RAUL BRAVO / AFP

Dans son 39e rapport d’évaluation de l’application de la résolution onusienne 1559 (2004), le secrétaire général des Nations unies, Antonió Guterres, revient à la charge en exprimant sa « préoccupation face à l’intensification des échanges de tirs » à la frontière sud au cours de la période qui s’étend du 21 octobre 2023 au 20 février 2024. « Le maintien et l’utilisation par le Hezbollah de capacités militaires importantes et sophistiquées échappant au contrôle du gouvernement libanais demeurent un sujet de grave préoccupation. La présence généralisée d’armes échappant au contrôle de l’État et l’activité de plusieurs milices armées libanaises et non libanaises continuent de porter atteinte à la sécurité et à la stabilité au Liban. Ces faits nouveaux soulignent qu’il est urgent de mettre en œuvre toutes les dispositions de la résolution 1559. Les appels lancés par des parties libanaises en faveur de l’application intégrale de ladite résolution et du rejet de la présence d’armes en dehors de l’autorité de l’État indiquent que l'arsenal du Hezbollah reste une question de division au sein de la société libanaise. »

Adoptée en 2004, la résolution 1559 appelle au retrait des forces étrangères du Liban, au désarmement de toutes les milices et à l’extension du contrôle du gouvernement sur l’ensemble du territoire libanais. Le Conseil de sécurité a appelé « au démantèlement et au désarmement de toutes les milices libanaises et non libanaises, une disposition clé de la résolution qui n’a pas été appliquée. Cette disposition reflète une décision à laquelle tous les Libanais se sont engagés dans les accords de Taëf », rappelle le secrétaire général de l'ONU dans ce rapport.

Le Conseil de sécurité de l’ONU se réunira le 8 mai en consultations à huis clos, sous la présidence du Mozambique, pour examiner ce dernier rapport semestriel. La secrétaire générale adjointe aux affaires politiques et à la consolidation de la paix aux Nations unies, Rosemary DiCarlo, présentera un exposé sur les principaux développements récents au Liban. Il convient de rappeler qu’au Conseil de sécurité, « la France est la plume du Liban ».

A la suite de l’attaque perpétrée par le Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, la situation s’est aggravée le long de la Ligne bleue, à la frontière sud. Ce qui suscite de sérieuses inquiétudes quant à une escalade majeure. Dans son rapport, le secrétaire général de l’ONU observe également que cette situation a « créé de nouvelles zones de contamination par des munitions non explosées », ce qui constitue une menace pour les civils des deux côtés de la Ligne bleue et pour le personnel des Nations unies. L’intensification et la portée géographique des frappes et les déclarations des responsables israéliens et du Hezbollah laissent entrevoir la perspective d’un conflit d’une « ampleur considérable » et « des frappes en profondeur au Liban et en Israël qui risqueraient de déclencher une confrontation encore plus grave », prévient M. Guterres. Il « condamne fermement toutes les violations de la souveraineté et de l’intégrité territoriale du Liban » et note que les frappes israéliennes « compromettent la sécurité et exacerbent les tensions ». Il appelle Israël à respecter les obligations qui lui incombent en vertu du droit international et les résolutions du Conseil de sécurité, notamment en « cessant immédiatement ses survols de l’espace aérien libanais ».

Vide présidentiel et « sentiment anti-réfugiés »
Alors que le Liban est sans président depuis le 31 octobre 2022, le chef de l'ONU estime que « la crise multidimensionnelle du pays ne peut être résolue que par l’élection d’un président de la République, la formation d’un gouvernement de plein pouvoir et la mise en œuvre de réformes globales qui répondent aux besoins et aux aspirations du peuple libanais ». 

Concernant la présence des réfugiés et migrants syriens sur le territoire libanais, le chef de l’ONU note que le sentiment, les mesures et les incidents anti-Syriens restent une source de préoccupation au Liban, « qui accueille le plus grand nombre de réfugiés par habitant au monde. » Il appelle la communauté internationale à continuer d’apporter le soutien nécessaire, notamment en augmentant les quotas de réinstallation. « L’application des garanties juridiques et procédurales, y compris le principe de non-refoulement, reste essentielle », souligne-t-il.

Le consensus parmi les membres du Conseil en faveur de la souveraineté, de l’intégrité territoriale et de la sécurité du Liban est clair. Ils restent attentifs à éviter un conflit à grande échelle entre Israël et le Hezbollah. Toutefois, des divergences persistent entre les membres du Conseil au sujet du Hezbollah. Certains d'entre eux font la distinction entre les ailes politique et militaire de la formation et ont désigné uniquement sa branche militaire comme organisation terroriste. D’autres, dont le Royaume-Uni et les États-Unis, ont classé le Hezbollah dans son intégralité parmi les organisations terroristes. En revanche, la Russie considère le Hezbollah comme une force légitime.

Dans son 39e rapport d’évaluation de l’application de la résolution onusienne 1559 (2004), le secrétaire général des Nations unies, Antonió Guterres, revient à la charge en exprimant sa « préoccupation face à l’intensification des échanges de tirs » à la frontière sud au cours de la période qui s’étend du 21 octobre 2023 au 20 février 2024. « Le maintien et...
commentaires (3)

Mr Gueterres a oublié que le Hezbollah est un état dans l’état

Eleni Caridopoulou

13 h 02, le 07 mai 2024

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Commentaires (3)

  • Mr Gueterres a oublié que le Hezbollah est un état dans l’état

    Eleni Caridopoulou

    13 h 02, le 07 mai 2024

  • Le Liban est loin d’être libre et intègre. Alors qu’on arrête de parler à notre place. Malheureusement une grande partie des libanais souhaitent que cette confrontation ait lieu pour enfin se débarrasser de tous les terroristes sur son sol puisqu’aucun pays ne veut régler avec des négociations pacifiques vu l’entêtement des usurpateurs et les intérêts des pays européens à maintenir le chaos pour faire baisser le prix de l’enracinement des syriens et autres réfugiés qu’ils ne veulent pas voir sur leur sol. Ainsi l vendus locaux voient leur prix à la baisse et troquent notre pays pour pas cher.

    Sissi zayyat

    11 h 00, le 07 mai 2024

  • "A la suite de l’attaque perpétrée par le Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, la situation s’est aggravée le long de la Ligne bleue, à la frontière sud". Pardon! C n’est pas l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre qui est en question ici: lelle ne concerne en rien le Liban. La cause de la menace qui pèse sur notre pays, c’est celle du 8 octobre et menée par le Hezbollah. Que celui-ci rengaine son artillerie et le Liban retrouvera le calme.

    Yves Prevost

    07 h 09, le 07 mai 2024

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