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Politique - Frontière

Israël annonce une « action offensive » dans tout le Liban-Sud

Tel-Aviv affirme avoir éliminé « la moitié des commandants du Hezbollah ». « Pure propagande », assure ce dernier.

Israël annonce une « action offensive » dans tout le Liban-Sud

Le village de Khiam, au Liban-Sud, lors d’une attaque israélienne au phosphore blanc, le 17 avril 2024. Rabih Daher/AFP

Les tambours de la guerre sont plus bruyants que jamais. Après 200 jours de combats entre le Hezbollah et Israël, l’État hébreu semble prêt à faire sauter de nouvelles digues. Mercredi, l’armée israélienne a annoncé mener une « action offensive » au sud du Liban, où elle affirme que son aviation et son artillerie ont frappé 40 cibles du Hezbollah et tué, depuis le début de la guerre, la moitié de ses commandants dans ce secteur. La Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) a toutefois indiqué à l’AFP qu’il n’y avait pas eu de franchissement de frontière.

« Des troupes sont déployées en nombre à la frontière et les forces armées mènent actuellement des actions offensives dans tout le sud du Liban », a indiqué le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant dans un communiqué. « La moitié des commandants du Hezbollah au Liban-Sud ont été éliminés », a-t-il également affirmé. « Il s’agit des personnes responsables des actions offensives. L’autre moitié se cache et abandonne le Liban-Sud aux opérations (de l’armée israélienne) », a-t-il ajouté.

Régulièrement, après des frappes ciblées, Tel-Aviv annonce l’élimination de hauts responsables du Hezbollah, dont des membres de l’unité d’élite al-Radwan, des commandants et des chefs d’unité. Toutefois, le Hezbollah ne précise que très rarement les rangs de ses membres tués. En tout, 287 combattants et cadres du Hezbollah ont été tués en Syrie et au Liban depuis le 8 octobre, selon notre décompte. Yoav Gallant s’est rendu mercredi matin au commandement du Nord de l’armée israélienne. Dans une allocution aux soldats, il a affirmé que Tel-Aviv avait pour objectifs « de créer une situation sécuritaire différente ici et de faire en sorte que les résidents du nord d’Israël puissent retourner chez eux tranquillement et en toute sécurité ». Et d’ajouter : « Nous envisageons plusieurs solutions pour consolider la situation, et l’avenir proche sera décisif à cet égard. »

« Pure propagande »

Contactée, une source proche du Hezbollah a indiqué à L’Orient-Le Jour que le parti ne « répond pas généralement à ce qu’il considère comme de la pure propagande. Ce type de propagande vise généralement leur propre peuple, les colons israéliens, dans le but de leur remonter le moral, alors que la guerre est en cours ». « Moins de cinq commandants du Hezbollah ont été tués depuis le 8 octobre », assure la source. Et d’insister : « En outre, le parti, en tant qu’organisation, ne dépend pas d’un ou de deux commandants. Dans son histoire, il a eu de grands chefs militaires et stratégiques comme Imad Moghniyé. » Ce dernier a été tué à Damas en 2008 lors d’une opération conjointe de la CIA et du Mossad, après avoir échappé à ses ennemis pendant 30 ans. « Et même si Israël a ciblé des commandants, beaucoup d’autres se cachent dans l’ombre », renchérit la source proche de Haret Hreik.« Il est certainement exagéré de dire que la moitié des commandants ont été tués à ce stade », estime Mohanad Hage Ali, chercheur au Malcolm H. Kerr Carnegie Middle East Center de Beyrouth. « Nous voyons de nombreux commandants du Hezbollah d’âge moyen dont les notices nécrologiques mentionnent qu’ils étaient commandants. Mais pour qu’Israël fasse une telle affirmation, il faut déjà savoir combien de commandants il y a au sein du Hezbollah », a expliqué M. Hage Ali. Le chercheur note également que le Hezbollah est présent dans de nombreuses régions du Liban et également en Syrie, « de sorte que les leaders militaires du parti ne sont certainement pas confinés dans une seule région ». « L’organisation du Hezbollah a certainement pris des mesures pour assurer la sécurité de ses commandants », a-t-il ajouté. Dans les déclarations officielles annonçant la mort des membres du Hezbollah tués au combat, un seul, Wissam Tawil, a été explicitement qualifié de « commandant » par le parti. Hassan Nasrallah avait déclaré à plusieurs reprises que son parti disposait de plus de 100 000 combattants entraînés. On estime également que l’unité d’élite al-Radwan compte quelque 2 500 hommes.

Le Hezbollah riposte au « massacre » de Hanine

Les propos de Gallant interviennent à l’heure où la tension battait son plein mercredi dans la région frontalière. Des avions israéliens ont effectué une série de frappes aériennes sur Ramiyé et Aïta el-Chaab, lançant une quinzaine de missiles, ont rapporté des résidents à notre correspondant Mountasser Abdallah. Ils ont décrit les frappes comme étant « massives » et ont indiqué qu’une épaisse fumée couvrait les zones ciblées. L’armée israélienne a déclaré avoir visé des dizaines de cibles. « Il y a peu de temps, les avions de combat et l’artillerie israélienne ont frappé environ 40 cibles terroristes du Hezbollah » autour d’Aïta el-Chaab dans le sud du Liban, y compris des sites de stockage d’armes, a affirmé l’armée israélienne dans un communiqué. Le Hezbollah « a mis en place des dizaines de moyens et d’infrastructures dans la région » pour attaquer Israël, a-t-elle ajouté. En outre, des tirs d’artillerie ont visé la périphérie d’Alma el-Chaab, Yaroun, Maroun el-Ras et Dhaïra. Des feux de forêts ont été recensés à la suite de ces bombardements intenses. L’armée israélienne a également tiré deux missiles sur les montagnes de Rihane, dans le caza de Jezzine, au Liban-Sud, rapporte une source sécuritaire à notre correspondant. Il s’agit d’une frappe relativement profonde à l’intérieur du territoire libanais. Le Hezbollah a, pour sa part, lancé pas moins de cinq attaques contre Israël, notamment en représailles à la mort de deux civils dans une frappe israélienne, la veille, sur le village de Hanine. La milice chiite a ciblé la position de Raheb, qui fait face à Aïta el-Chaab, avec des obus d’artillerie. Le Hezbollah a également visé Shomera avec « des dizaines de roquettes Katioucha ». Sa troisième frappe de riposte pour le « massacre » de Hanine a visé la localité d’Avivim, ciblant un « bâtiment dans lequel se trouvaient des soldats ». Le communiqué du parti a affirmé que ce tir a « fait des victimes ». De son côté, le Haaretz a rapporté, sur base d’informations d’un conseil régional israélien, que deux maisons ont été endommagées à Avivim après des tirs de missiles antitank. Quant à la quatrième frappe, elle a visé des soldats israéliens dans la « forêt de Netu’a ». La cinquième attaque du Hezbollah a visé le site de Roueissat al-Alam, dans la région contestée des fermes de Chebaa. Dans la nuit de mardi à mercredi, le Hezbollah a annoncé avoir mené deux attaques en fin de soirée. La première a visé des soldats israéliens déployés près de la localité de Menara, face à Houla. La seconde a visé Margaliot « avec des dizaines de roquettes Katioucha » et a été menée « en riposte aux attaques israéliennes sur les villages du Sud, les maisons de civils et surtout le massacre à Hanine, qui a tué et blessé des civils ».

Les tambours de la guerre sont plus bruyants que jamais. Après 200 jours de combats entre le Hezbollah et Israël, l’État hébreu semble prêt à faire sauter de nouvelles digues. Mercredi, l’armée israélienne a annoncé mener une « action offensive » au sud du Liban, où elle affirme que son aviation et son artillerie ont frappé 40 cibles du Hezbollah et tué,...

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La guerre est au Liban sud j’espère qu’il n’attaquera pas tout le Liban

Eleni Caridopoulou

15 h 08, le 25 avril 2024

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  • La guerre est au Liban sud j’espère qu’il n’attaquera pas tout le Liban

    Eleni Caridopoulou

    15 h 08, le 25 avril 2024

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