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Moyen-Orient

Enlèvement des archevêques d'Alep : le chemin de Damas | 3/3

Dernier volet de notre enquête inédite sur l’enlèvement des archevêques d’Alep Boulos Yazigi et Youhanna Ibrahim. 

Enlèvement des archevêques d'Alep : le chemin de Damas | 3/3

Les archevêques Boulos Yazigi et Youhanna Ibrahim. Illustration Jaimee Haddad

« Ce n’est pas le régime », bat en brèche l’ancien patron de la Sûreté générale Abbas Ibrahim. « Je ne vois pas l’intérêt qu’il y aurait eu pour le régime syrien de kidnapper des archevêques. C’est un non-sens », estime pour sa part le directeur de L’Œuvre d’Orient, Mgr Pascal Gollnisch.

Onze années sont passées depuis l’enlèvement des deux archevêques d’Alep qui a ébranlé les Églises orientales. Chaque mois d’avril, celles-ci ravivent leur souvenir, prient pour leurs frères, mais sont dans l’impossibilité de répondre aux interrogations. Qui est derrière cet acte ? Sont-ils encore vivants ou ont-ils été assassinés ? Officiellement, personne ne sait. Le rapt n’a jamais été revendiqué et aucune rançon n’a été demandée. Pas de preuves. Très peu de pistes. Comme s’ils avaient disparu dans la nature. Et toujours cette question lancinante : pourquoi s’en prendre à eux ?

Lire le premier épisode de l'enquête

Enlèvement des archevêques d'Alep : qui avait intérêt à faire disparaître Boulos Yazigi et Youhanna Ibrahim ? | 1/3

Pour tenter d’y répondre, il est essentiel de bien comprendre le contexte de l’époque. La guerre syrienne a débuté depuis deux ans. L’opposition gagne du terrain, mais est déjà divisée et gangrénée par des groupes islamistes. Leur présence fait peur. En particulier aux minorités alaouite et chrétienne dont le soutien est essentiel à la survie du régime. Ce dernier n’hésite pas à alimenter cette peur pour consolider son pouvoir. Il se présente comme le dernier rempart contre les fondamentalistes. Le protecteur des uns contre les autres. Une rhétorique qui séduit autant les minorités de la région que certaines franges de l’opinion publique occidentale. Et dont les instances religieuses locales doivent être les meilleurs relais.

L’archevêque Youhanna Ibrahim lors d’une rencontre avec le politicien autrichien Reinhold Lopatka, en 2012. Photo sous licence Creative Commons

Dans sa première conférence de presse après sa nomination, samedi 22 décembre 2012, le chef de l’Église grecque-orthodoxe Youhanna Yazigi, patriarche d’Antioche et de tout l’Orient, indique qu’il ne partage pas cette manière de voir. « Ce qui nous arrive arrive également aux autres. Nous sommes dans la même situation que n’importe qui, musulmans et chrétiens, les uns aux côtés des autres, à affronter les difficultés », dit-il. Ce sera sa seule déclaration hors des clous. Quatre mois plus tard, son frère, l’archevêque Boulos Yazigi, disparaît avec Mgr Ibrahim. Était-il directement visé à travers cet enlèvement ? Rien, dans notre enquête, ne permet de l’affirmer. D’autant que son frère Boulos Yazigi est un homme discret qui s’est retrouvé par hasard dans le convoi arrêté ce jour-là.

« Il considérait le monde chrétien en exil comme une réalité et non comme une fatalité »

Plus notre enquête avance et plus cela paraît évident. C’est bien Youhanna Ibrahim – Mar Gregorios –, le second archevêque, qui est le personnage central de cette histoire. « C’était lui la cible la plus importante », appuie le président du Conseil national syrien Georges Sabra .

Né en 1949 à Qamechli dans une famille de rescapés du génocide turc de 1915, Youhanna Ibrahim est ordonné moine à 25 ans. C’est le début d’une ascension fulgurante. Il s’envole pour Rome, à l’Institut pontifical oriental, au début des années 1970. Et à 30 ans, le voilà déjà nommé archevêque d’Alep. Il enchaîne d’autres études en Angleterre et aux États-Unis. « C’était quelqu’un d’extrêmement cultivé, très intelligent et charismatique, qui est rapidement devenu une figure religieuse de haut rang », raconte l’un de ses amis, le politologue syrien Salam Kawakibi. « Il avait compris que son Église était en transition. Que le temps du prêtre du village, omnipotent, était terminé. Même avant l’invasion de l’Irak ou plus tard les massacres de Ninive ou de Mossoul, il pressentait que les chrétiens allaient s’ouvrir à l’international », raconte l’écrivain et journaliste français, spécialiste des minorités religieuses, Sébastien de Courtois, qui l’a connu. « C’est l’un des premiers archevêques à avoir fait des tournées en Europe pour rencontrer les communautés. Il considérait le monde chrétien en exil comme une réalité et non comme une fatalité », ajoute-t-il.

Ligne de crête

Alors que certains prélats tournent le dos aux opposants chrétiens, Youhanna Ibrahim, lui, s’active pour leur éviter la prison. C’est d’ailleurs à sa libération que Fouad Éliaa – son ami et rescapé de l’enlèvement –, incarcéré un an en 1980, sous Hafez el-Assad, le rencontre pour la première fois. « ’’Hamdellah aas-salamé’’. Nous sommes fiers de toi », lui dit-il. « Il s’inquiétait pour nous, mais n’était pas en faveur de la lutte contre le régime. C’était un pragmatique », raconte l’écrivain et chercheur Sleiman Youssef, également originaire de Qamechli.

Une ligne de crête qui devient intenable après l’éclatement de la révolution en mars 2011. La répression violente du régime contre les manifestants pacifiques a raison de son pragmatisme. Dès les premières semaines, il comprend que ce chapitre sera différent des autres. « Avec l’assassinat de milliers de civils, quelque chose s’est réveillé en lui. Il s’est cru disposé pour intervenir, parler aux uns et aux autres. Mais c’était un homme d’Église, pas un militant politique comme Paolo (Dall’oglio) », explique Salam Kawakibi, en référence au prêtre jésuite italien et opposant au régime Assad kidnappé par l’État islamique à Raqqa en juillet 2013.

Lire le deuxième épisode de l'enquête

Enlèvement des archevêques d'Alep : la piste turque, les infiltrations russes et le silence américain | 2/3

Le 24 octobre 2012, Mar Gregorios est invité à intervenir à la prestigieuse Université de Princeton aux États-Unis. La conférence est filmée. Il ne mâche pas ses mots. À la tribune, il prévient d’emblée qu’il « n’est pas un politique, mais un archevêque. (...) Je suis ici pour représenter les religieux ». Sauf qu’il décrypte ensuite la situation syrienne avec minutie, propose un vrai carnet de sortie de crise. « Il faut élire un nouveau président, un dirigeant capable de maintenir la situation en Syrie et de la ramener à un État sûr, stable et démocratique », dit-il. Dans la salle, une professeure lui demande quelles étaient les relations entre le clergé et le pouvoir. « Avant mars 2011, on louait le régime, le président, c’était dans la tradition. (...) Moi inclus. Mais après, on ne pouvait pas imaginer qu’en Syrie, le bain de sang allait tout changer dans la vie des gens », répond-t-il.

L'archevêque Youhanna Ibrahim invité à s'exprimer à l'université de Princeton, le 24 octobre 2012. Capture d'écran de la conférence filmée.

Deux semaines plus tard, alors qu’il est « invité » à s’exprimer devant un parterre bien différent, le discours est moins frontal. Les 18 et 19 novembre 2012, soit cinq mois avant l’enlèvement, se tient la conférence du dialogue national syrien dans le hall d’un grand hôtel de Téhéran à l’initiative du ministre des Affaires étrangères iranien de l’époque. Le nom de la réunion ? « Non à la violence… oui à la démocratie et à la volonté populaire ». À l’époque, le régime des mollahs, allié de Damas, tente la carte diplomatique. C’est la première fois depuis le début du conflit qu’il parvient à réunir des membres de l’opposition et des représentants du gouvernement.

Une fois encore, l’archevêque troque ses homélies pour un véritable plaidoyer politique. « Tous les Syriens, après ce mouvement populaire qui dure depuis un an et huit mois, espèrent accroître (davantage de) libertés publiques », déclare-t-il. « Permettez-moi d’être franc avec vous, mais avant de dénoncer les plans de l’Occident, qui menacent de guerre civile, il nous faut purifier nos visions. » Il exhorte ensuite toutes les parties au conflit à travailler ensemble en vue d’un cessez-le-feu et propose plusieurs, une fois encore, des initiatives pour endiguer la crise. Ce discours émanant d’un membre du clergé syrien, en Iran, n’a rien d’anodin. « Bien avant la guerre, il prônait déjà le dialogue entre toutes les composantes de la société syrienne et entre les forces politiques, celles proches du régime comme celles de l’opposition », relate Sleiman Youssef.

Il trouve son chemin de Damas

Parce qu’il se sait respecté et qu’il a des appuis au sein de la nomenklatura, l’archevêque Ibrahim se croit protégé. « Il a toujours refusé depuis le début de la révolution de s’exprimer dans les médias syriens », raconte Fouad Éliaa. Dans les médias étrangers en revanche, ses prises de parole se font plus régulières, mais il prend garde à ne pas dépasser les lignes. « Malgré cela, il reçoit plusieurs rappels à l’ordre », se remémore un proche sous couvert d’anonymat. Il suffit d’une phrase, d’un mot, pour être condamné. La violence des combats qui augmentent au fil des mois pousse des milliers de familles chrétiennes à fuir vers le Liban ou l’Europe. En avril 2013, un tiers de cette communauté d’un million et demi d’âmes est déjà parti. Ceux qui n’ont d’autre choix que de rester sont tolérés à condition qu’ils se soumettent au régime. La quasi-totalité de leurs chefs religieux interrogés par la presse occidentale relaie la propagande du pouvoir. « On nous faisait passer pour des radicaux égorgeurs de chrétiens. Ça leur a fait peur », résume Abderrahmane Allaf, l’avocat et opposant qui accompagnait les prélats en zone rebelle. Mgr Ibrahim, lui, va adopter une nouvelle posture qu’il va défendre avec conviction. Il trouve son chemin de Damas.

« Je l’ai averti qu’il était allé trop loin »

Le 13 avril 2013, il lâche plusieurs « bombes » dans une interview accordée à la BBC en arabe. Ce jour-là, une femme et ses deux fils sont asphyxiés par du gaz sarin lancé par l’armée syrienne. C’est très probablement une première à Alep. La ligne rouge est franchie. Mais ça, Mar Youhanna ne le sait pas encore.

Et pourtant, dans cet entretien de quelques minutes à la chaîne britannique, il se déchaîne. Face au discours de Damas, il affirme d’abord qu’il n’existe « aucun plan de tuer les chrétiens », qu’ils « ne sont pas visés, ni les églises, mais qu’ils subissent des attaques indiscriminées.

La survie des chrétiens syriens n’est pas liée à la survie du régime du président Bachar el-Assad

« Je fais porter la responsabilité à tout le monde concernant ces tueries, cette corruption. Je ne pointe pas du doigt uniquement l’opposition ou bien le régime », dit-il, accusant toutefois ce dernier de ne pas mieux gérer la crise. Le prélat dit également douter des chiffres officiels des morts et des blessés, et appelle le gouvernement à « ouvrir ses portes aux médias afin qu’ils transmettent la véritable image de la tragédie dont souffrent les Syriens ». Mais c’est probablement cette phrase qui a dû faire la bascule : « La situation en Syrie est différente de celle en Irak, (...) la survie des chrétiens syriens n’est pas liée à la survie du régime du président Bachar el-Assad. »

Dans son entourage, ces déclarations jettent l’effroi, alors que les « trolls » pro-Assad s’en donnent à cœur joie sur les réseaux sociaux. « Nous étions terrorisés par d’éventuelles répercussions. On ne comprenait pas comment il avait pu dire ça. Certains lui conseillaient d’aller se cacher le temps que ça se tasse », raconte Jamil Diarbakerli, son neveu, directeur exécutif de l’Observateur assyrien pour les droits de l’homme, une ONG basée en Suède. « Je l’ai averti qu’il était allé trop loin. Il m’a répondu : “C’est trop tard” », confie un ami, opposant syrien sous couvert d’anonymat.

Il aura fallu neuf jours à peine pour que le couperet tombe. Lorsque l’annonce de son enlèvement avec l’archevêque Yazigi se propage, plusieurs proches interviewés par L’OLJ disent avoir immédiatement « compris qu’il n’était plus vivant ». « Je m’attendais même à ce que ça arrive plus tôt », déplore Ayman Abdelnour, président de l’ONG d’opposition Les Syriens chrétiens pour la paix.

Une bannière appelant à la libération des deux archevêques, devant le monastère Saint-Marc, à Jérusalem en 2013. Wikicommons

« Mon oncle allait devenir le prochain patriarche des syriaques-orthodoxes. Le régime n’était sans doute pas rassuré de voir quelqu’un comme lui arriver à un tel poste parce qu’il ne courbait pas l’échine », avance Jamil Diarbakerli, qui n’a jamais cru à la piste islamiste.

Dans un pays aussi muselé, où les « moukhabarate » sont infiltrés dans toutes les strates de la société et même au sein de l’opposition, l’État n’est pourtant pas parvenu à élucider cette affaire. Mais l’a-t-il seulement voulu ? Après un simulacre d’enquête, c’est, depuis, le silence radio. Après l’enlèvement, Fouad Éliaa est resté plus d’une semaine à fouiller le rif, du côté de l’opposition. « On m’a appelé en me demandant ce que je faisais. Je leur ai dit que je n’avais pas peur de rentrer à Alep, mais que je voulais continuer un peu les recherches », dit-il. À son retour, une quinzaine de jours plus tard, il est interrogé par les renseignements de l’armée de l’air. « J’ai eu droit à un interrogatoire de… deux minutes. Ils m’ont accusé d’être complice des ravisseurs puis ils m’ont laissé partir », se remémore-t-il.

Entre-temps, l’appartement et le bureau de Mgr Ibrahim, à l’archidiocèse et à la cathédrale Saint-Ephrem, sont mis sens dessus dessous. « Ils ont tout fouillé à la recherche de “preuves”  qui auraient pu  compromettre les vrais commanditaires de sa disparition», raconte son neveu.

À Alep, Qamechli et ailleurs, ce rapt constitue un tournant pour les chrétiens. « Ça a poussé beaucoup d’entre nous à songer à l’émigration », déplore l’écrivain Sleiman Youssef. « Un important clerc levantin m’a dit lors de sa visite en Suède qu’il refusait de parler du sujet pour ne pas affronter le même sort, raconte Jamil Diarbakerli. Et il n’est pas le seul à me l’avoir dit. » Au Sofitel, le 17 avril courant, lors de la commémoration des onze ans de leur disparition, organisée par la Rencontre orthodoxe et la Ligue Syriaque, les intervenants – évêques et figures politiques – ne mentionneront pas une seule fois le gouvernement syrien, mais jetteront la pierre aux « Occidentaux qui n’ont rien fait pour que la lumière se fasse ».

« J’ai constaté au fil des ans que tout a été fait pour étouffer l’affaire et tenter de clore le chapitre. Je m’étonne du fait qu’aucun des responsables ecclésiastiques n’ait eu l’audace de demander l’ouverture d’une enquête internationale », déplore-t-il. Aucun représentant officiel des Églises grecque-orthodoxe et syriaque-orthodoxe n’a souhaité s’exprimer dans le cadre de cette enquête.

L’ancien patriarche des syriaques-orthodoxes Ignace Zakka Ier Iwas d’Antioche, Mar Gregorios Ibrahim et Georges Saliba, actuel évêque syriaque-orthodoxe du Mont-Liban et de Tripoli. Capture d’écran d'une interview à Alep, en octobre 2010, de Jason Hamacher, un musicien américain.

Les représentants du clergé syrien sont persuadés, aujourd’hui encore, d’avoir fait le choix de la raison en soutenant Bachar el-Assad plutôt que de se ranger du côté des opprimés. Peu importe qu’ils soient chrétiens, druzes ou musulmans, les Assad ont éliminé toute forme d’opposition politique, en Syrie comme au Liban, durant plusieurs décennies. Une section des « moukhabarate » est même dédiée au contrôle des institutions religieuses. « Ce sont elles qui se mêlent des élections de religieux à des postes-clefs, et qui vont jusqu’à écrire le sermon du dimanche du patriarche ou les prêches du mufti », explique Georges Sabra.

« Une page qui se tourne » ?

Après des années à espérer leur retour, les Églises prennent la décision douloureuse de remplacer leurs archevêques. Le patriarcat grec-othodoxe est le premier à le faire en octobre 2021 en nommant Ephrem Maalouli à la place de Boulos Yazigi. En septembre 2022, le patriarcat syriaque-orthodoxe nomme quant à lui Boutros Kassis comme successeur de Youhanna Ibrahim. « Ces décisions ont été perçues comme une page qui se tourne. Mais cette affaire ne meurt pas. Elle est devenue un symbole », estime Marwan Abou Fadel, secrétaire général de la Rencontre orthodoxe.

Personne ne semble croire qu’ils puissent encore être vivants. Mais personne ne se risque non plus à l’officialiser. « Moi, je pense qu’ils sont morts. Nous avons eu certaines informations sur le fait qu’ils ont été tués », confesse Abbas Ibrahim. Lesquelles ? L’ancien patron de la SG ne répond plus. Puis il reprend : « Par qui ? Comment ? Nul ne le sait. »

« Ils ne sont plus de ce monde »

Quelques mois après avoir lancé en 2017 la pétition appelant les États-Unis à aider à la libération des deux archevêques, Joseph Hakim, président de l’Union internationale chrétienne, affirme avoir reçu un message d’une source proche de l’administration américaine. « Ils me disent alors qu’il ont été tués “il y a bien longtemps” et que ça ne servait à rien de perdre notre temps », affirme-t-il à L’OLJ.

C’est une conversation qui va clore les recherches d’un autre émissaire envoyé par les Églises orientales. En 2018, alors qu’il se rapproche d’un peu trop près d’une piste, un ami syrien vient lui livrer un message. Une conversation que cet émissaire, qui a requis l’anonymat, raconte des années plus tard à L’OLJ. À cette époque-là, la Syrie est toujours à feu et à sang. Quelque 350 000 personnes sont mortes, des dizaines de milliers ont disparu. Six millions vivent en exil et presque autant sont déplacés. Ressuscité par son parrain russe et son allié iranien, Damas parvient à reconquérir la Ghouta puis Deraa, ville berceau de la révolution devenue son tombeau. Le régime a repris du poil de la bête. Il se sent sorti d’affaire. Un soir, dans un restaurant cossu de la capitale syrienne, deux notables ripaillent. Ils boivent un peu trop. Alors, l’un deux se confie. « Va dire aux Libanais d’arrêter leurs recherches. Ils ne sont plus de ce monde », lâche ce cacique du parti Baas à son interlocuteur éberlué. « Youhanna Ibrahim avait la langue trop pendue… » finit-il par avouer à son interlocuteur.  

« Ce n’est pas le régime », bat en brèche l’ancien patron de la Sûreté générale Abbas Ibrahim. « Je ne vois pas l’intérêt qu’il y aurait eu pour le régime syrien de kidnapper des archevêques. C’est un non-sens », estime pour sa part le directeur de L’Œuvre d’Orient, Mgr Pascal Gollnisch. Onze années sont passées depuis l’enlèvement des deux...

commentaires (3)

Merci pour ces 3 articles: très documentés, très professionnels dans leur contenu et passionnants à lire . Le meilleur de l’OLJ! Bravo!!!

Madi- Skaff josyan

00 h 53, le 01 mai 2024

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Commentaires (3)

  • Merci pour ces 3 articles: très documentés, très professionnels dans leur contenu et passionnants à lire . Le meilleur de l’OLJ! Bravo!!!

    Madi- Skaff josyan

    00 h 53, le 01 mai 2024

  • ""« Ce n’est pas le régime », bat en brèche l’ancien patron de la Sûreté générale Abbas Ibrahim. « Je ne vois pas l’intérêt qu’il y aurait eu pour le régime syrien de kidnapper des archevêques. C’est un non-sens », estime pour sa part le directeur de L’Œuvre d’Orient, Mgr Pascal Gollnisch"". C’est possible, mais ces déclarations par de doubles négations, "Ce n’est pas le régime" et le "non sens" ne sont que pour garder des portes ouvertes, pour une éventuelle libération, mais depuis l’éclatement de l’affaire, ces portes ne se font que défoncer…

    Nabil

    11 h 37, le 24 avril 2024

  • ""… il est essentiel de bien comprendre le contexte de l’époque"". C’est à la lecture du troisième volet de l’enquête, qu’on "comprend" d’où viennent les commanditaires. Si la "contextualisation" ne permet de balayer quelques incertitudes, c’est le pouvoir pour faire taire le Patriarche qui a dépassé les bornes par des déclarations (il a trop parlé) qui lui déplaisent. Désavouer le régime alaouite qui se ""présente comme le dernier rempart contre les fondamentalistes"", c’est dénoncer le "pompier pyromane". Le prix à payer est cher, Libanais comme Palestiniens en savent quelque chose…

    Nabil

    11 h 27, le 24 avril 2024

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