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Moyen-Orient - Focus

Comment les frappes israéliennes ont trouvé leur chemin jusqu’à Ispahan

Si l’Iran évoque des drones de l’intérieur, des responsables américains ont affirmé que les projectiles utilisés dans la réponse de l’État hébreu vendredi matin étaient des missiles.

Comment les frappes israéliennes ont trouvé leur chemin jusqu’à Ispahan

Des Iraniennes brandissent le portrait du guide suprême Ali Khamenei et le drapeau iranien, lors d’une manifestation anti-Israël après les frappes près d’Ispahan, le 19 avril 2024. Atta Kenare/AFP

Plusieurs explosions ont retenti à Ispahan dans la nuit de jeudi à vendredi. L’Iran clame qu’il s’agissait de trois petits drones en provenance de son territoire qui ont été interceptés par ses défenses aériennes. Le chef de l’armée iranienne, Abdolrahim Moussavi, a déclaré que les explosions entendues à Ispahan étaient liées à la destruction d’objets suspects qui n’ont pas provoqué de dégâts. Moins d’une semaine après l’attaque iranienne du 13 avril, tous les yeux sont néanmoins tournés vers Israël, qui avait promis de répondre fermement. Samedi dernier, plus de 300 drones et missiles ont été lancés en direction d’Israël pour la première fois depuis le sol iranien, en riposte aux frappes sur l’annexe consulaire de Téhéran à Damas le 1er avril. Communiquant sur les frappes alors que l’État hébreu officiel refuse de les commenter, des responsables américains cités par différents médias ont ainsi indiqué qu’elles avaient été menées par Tel-Aviv.


« Infiltrations » depuis le territoire iranien ?

Face aux premières informations diffusées par les autorités iraniennes, certains analystes ont évoqué un possible lancement des tirs de la province du Kurdistan iranien, où le Mossad, le service de renseignements extérieurs israéliens, serait actif depuis des décennies. Une hypothèse qui s’appuie notamment sur des précédents, comme l’a rappelé le chercheur Farzan Sabet sur le réseau X, à l’instar de l’attaque aux drones quadricoptères sur une installation militaire à Ispahan en janvier 2023, celle de mai 2022 sur le complexe militaire de Parchin près de Téhéran et celle, quelques mois plus tôt, sur une usine de fabrication de drones à Kermanchah. Les autorités iraniennes ont, elles, parlé d’« infiltrations » internes et non d’une « attaque ».

Mais l’information a rapidement été démentie par le Jerusalem Post, confirmant vendredi matin qu’une base aérienne iranienne avait été atteinte par des missiles longue distance. Un haut responsable américain a confirmé à ABC News vendredi soir que trois missiles avaient atteint la République islamique, et qu’ils avaient été tirés d’avions de combat israéliens en dehors du territoire iranien. 

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Violation des espaces aériens ?

S’il s’agissait effectivement de missiles air-sol, la question de leur trajet se pose, et avec elle celle de l’autorisation accordée ou non à Israël de traverser des espaces aériens étrangers. Vendredi matin, des frappes ont été signalées dans le sud de la Syrie par l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), visant une position de radar de l’armée syrienne, tandis que plusieurs médias rapportaient des explosions entendues en Irak, sans que cela n’ait été confirmé. Si les bruits perçus à Bagdad pourraient être liés au franchissement du mur du son par les avions israéliens, Charles Lister, directeur du programme Syrie au Middle East Institute, a suggéré sur X que cela pourrait aussi traduire les efforts de neutralisation des systèmes de défense aériens par l’aviation de l’État hébreu. 

Alors que Tel-Aviv mène régulièrement des frappes en Syrie, rarement revendiquées, il le fait sans l’autorisation des autorités de Damas, mais avec l’accord implicite du parrain russe de ce dernier. Pour ce qui est de l’Irak, dont le territoire a probablement été en partie survolé dans la nuit de jeudi à vendredi, le Premier ministre Mohammad Chia al-Soudani se trouve actuellement aux États-Unis, où il a notamment rencontré lundi le président Joe Biden, réitérant sa volonté de poursuivre la coopération avec Washington. Selon le média al-Monitor, Bagdad avait autorisé des engins américains à se maintenir dans son espace aérien lors de la riposte iranienne contre Israël le 13 avril pour appuyer les avions de combat interceptant les projectiles de Téhéran.

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Tandis que des milices de « l’axe de la résistance » ont rapidement soulevé l’implication des États-Unis dans le ravitaillement en fuel des avions israéliens au-dessus du territoire irakien vendredi, Washington a affirmé par la voix de son chef de la diplomatie Antony Blinken qu’il n’avait été impliqué dans aucune opération offensive. La Maison-Blanche, qui a fait pression pour éviter une réponse israélienne, particulièrement celle qui pourrait conduire à une guerre régionale, a néanmoins été informée de l’imminence d’une opération jeudi. L’administration de Joe Biden espère désormais voir la confrontation entre les deux ennemis retomber dans l’ombre, où elle ne menaçait pas autant la stabilité régionale.

 

Vers un retour au calme ?

Et il semblerait que ce soit la voie de sortie adoptée par les deux parties. La République islamique, qui cherche depuis le 7 octobre à éviter d’être entraînée dans un conflit régional, a minimisé l’attaque de vendredi matin, affirmant n’avoir identifié « aucun dégât majeur ». Une façon pour Téhéran de ne pas avoir à répondre, alors qu’un responsable a souligné à l’agence Reuters que l’Iran ne prévoyait pas de réagir, et que l’espace aérien a été rouvert dès vendredi matin. De son côté, Israël avait assuré à Washington qu’il ne ciblerait pas d’installations nucléaires, selon deux responsables américains cités par CNN. Une ligne rouge tracée par le régime iranien, qui a annoncé jeudi que cela contribuerait à provoquer un tournant stratégique, alors qu’il a toujours nié le volet militaire de son programme atomique. Selon des sources israéliennes du Jerusalem Post, les explosions dans la province d’Ispahan étaient dirigées contre une base aérienne iranienne, très proche d’un site nucléaire. Le message envoyé par Tel-Aviv était clair : « Nous avons choisi cette fois de ne pas frapper vos sites nucléaires, mais nous aurions pu faire pire », rapportent les sources citées par le quotidien israélien.

Plusieurs explosions ont retenti à Ispahan dans la nuit de jeudi à vendredi. L’Iran clame qu’il s’agissait de trois petits drones en provenance de son territoire qui ont été interceptés par ses défenses aériennes. Le chef de l’armée iranienne, Abdolrahim Moussavi, a déclaré que les explosions entendues à Ispahan étaient liées à la destruction d’objets suspects...

commentaires (5)

Merci au service technique d'avoir rétabli le bon fonctionnement.J'ai peur qu'après les élections US, l'escalade s'étende à la région, voire mondiale.Quel triste dessein pour assouvir le désir de pouvoir de quelques personnes démoniaques

peacepeiche@gmail.com

13 h 44, le 20 avril 2024

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Commentaires (5)

  • Merci au service technique d'avoir rétabli le bon fonctionnement.J'ai peur qu'après les élections US, l'escalade s'étende à la région, voire mondiale.Quel triste dessein pour assouvir le désir de pouvoir de quelques personnes démoniaques

    peacepeiche@gmail.com

    13 h 44, le 20 avril 2024

  • CA... SI ELLES SONT PARTIES D,ISRAEL ! TANT DE STATIONS ENTRE LES DEUX ET DE BASES.

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 42, le 20 avril 2024

  • Avis au service technique de l'OLJ :Impossible d'accéder aux articles. Que se passe-t-il ?

    peacepeiche@gmail.com

    05 h 13, le 20 avril 2024

  • Une guerre qui ne dit pas son nom. Et le peuple gazaoui continue de compter leurs morts pr les exactions sionistes qui veulent tuer un maximum de palestiniens, surtout des femmes et des enfants.

    Mohamed Melhem

    04 h 26, le 20 avril 2024

  • Ce sont les israéliens qui ont commencé cette escalade , avec l’assassinat d’onze personnes dans une ambassade, dont certains étaient des simples employés. Il n’est pas nécessaire d’aimer le régime des mollahs pour constater cela.

    Hacker Marilyn

    02 h 46, le 20 avril 2024

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