La Finul appele à une désescalade "immédiate" à la frontière entre le Liban et Israël : Jour 174 de la guerre de Gaza

Le Hezbollah a annoncé qu'à 17h50, il avait visé avec des missiles un déploiement de soldats israéliens à proximité du site israélien de Jal al-Alam, face au village libanais de Labbouné.

L'armée israélienne a déclaré, selon Haaretz, que sept tirs avaient été effectués depuis le Liban vers le nord d'Israël et que deux avaient été interceptés.

📽️ Les bombardements israéliens ont fait au moins 16 morts mercredi au Liban en moins de 24 heures. Il s’agit de la journée la plus meurtrière depuis que les affrontements entre le Hezbollah et Israël ont commencé le 8 octobre dernier. Regardez cette vidéo.

La Cour internationale de justice a ordonné à Israël d'assurer "une aide humanitaire de toute urgence" à Gaza, affirmant que "la famine s'installe" dans le territoire palestinien, rapporte l’AFP.

"Israël doit, conformément aux obligations lui incombant au titre de la convention pour la prévention et la répression du crime de génocide", "veiller sans délai" à ce que soit assurée "sans restriction et à grande échelle, la fourniture par toutes les parties intéressées des services de base et de l'aide humanitaire requis de toute urgence" à Gaza, a déclaré la CIJ basée à La Haye.

Le Koweït a versé sa contribution annuelle de 2 millions de dollars à l’agence onusienne pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), rapporte l'agence de presse officielle koweïtienne KUNA.

Mardi, l'UNRWA a déclaré qu'il disposait de fonds suffisants pour mener ses opérations jusqu'à la fin du mois de mai, après que de nombreux donateurs ont interrompu leur financement à la suite d'accusations israéliennes selon lesquelles certains membres du personnel auraient participé à l'attaque du Hamas du 7 octobre en Israël.

Les récentes attaques du Hezbollah contre Israël :

- Le Hezbollah a visé le site israélien de Samaka à 16h25 et le site de Ramtha à 16h35, tous deux situés dans les collines contestées de Kfarchouba.

- Le Hezbollah a déclaré qu'en réponse aux "attaques de l'ennemi israélien contre les villages du sud et les habitations civiles, notamment le massacre de Naqoura et l'attaque contre Tayr Harfa ainsi que ses équipes médicales", il a ciblé les localités israéliennes de Gorn et Chlomi, en face de Naqoura (caza de Tyr) à 18 heures, en utilisant des armes à roquettes et des roquettes Katyusha.

- Les tirs d'artillerie israéliens ont visé la périphérie de Rachaya el-Foukhar et de Kfar Hammam, tous deux situés dans le caza de Hasbaya, rapportent des résidents locaux à notre correspondant dans le sud.

La Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) a appelé à une désescalade "immédiate" à la frontière entre le Liban et Israël, au lendemain d'une journée meurtrière au cours de laquelle douze civils dont dix secouristes ont été tués.

"La Finul est très préoccupée par la flambée de violence (...) Il est impératif que cette escalade cesse immédiatement", ont affirmé les Casques bleus dans un communiqué.

Un retour au calme doit être "la plus haute priorité" à la fois pour Israël et le Liban, a dit John Kirby, porte-parole de la Maison Blanche.

"Rétablir le calme le long de cette frontière est de la plus haute importance pour le président Biden et nous pensons que cela doit être également la plus haute priorité à la fois pour le Liban et pour Israël", a-t-il ajouté. 

La France a prévu cette année de contribuer à hauteur de 30 millions d'euros aux actions de l'agence onusienne pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), rapporte l’AFP.

"Nous verserons nos contributions en nous assurant que les conditions sont remplies pour que l'UNRWA remplisse ses missions dans un esprit dénué d'un appel à la haine et à la violence", a déclaré Christophe Lemoine, porte-parole adjoint du ministère français des Affaires étrangères.

L'UNRWA est au centre d'une controverse depuis qu'Israël a accusé 12 de 30.000 employés d'implication dans l'attaque du 7 octobre menée par le Hamas.

La Jamaa islamiya a affirmé qu’elle "continuera de repousser l'agression israélienne et de défendre le partenariat national" à la suite de l'élargissement récent de ses activités sur le front du Liban-Sud.

La formation sunnite rattachée aux Frères musulmans et étroitement liée au Hamas palestinien, justifie les actions qu'elle a récemment menées par l'intermédiaire de sa branche armée, les "Brigades al-Fajr" (les Forces de l'aube). La Jamaa islamiya a perdu cinq de ses membres depuis le 8 octobre. Trois d'entre eux ont été tués au début du mois. Les deux autres ont trouvé la mort lors de la frappe israélienne qui a coûté la vie à un haut responsable du Hamas, Saleh el-Arouri, dans la banlieue sud de Beyrouth le 2 janvier dernier. De plus, sept jeunes secouristes affiliés au groupe ont péri hier lors d'une frappe de l'aviation israélienne contre un centre médical situé dans le village de Hebbariyé (caza de Hasbaya).

Dans un communiqué, elle a indiqué que son rôle "complète la responsabilité de l'État" libanais car cela est dans "l'intérêt réel du Liban" face aux ambitions territoriales de "l'ennemi israélien" qu'elle accuse de vouloir "annexer plusieurs parties de la région après avoir achevé la liquidation de la question palestinienne.”

(Photo fournie par un habitant de Naqoura à notre correspondant dans le Sud Mountasser Abdallah)

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Un cercueil drapé du drapeau du Hezbollah, encadré par deux sur lesquels sont posés le drapeau vert du mouvement Amal et un arborant le drapeau libanais. C'est sous ces couleurs que les habitants de Naqoura ont dit un dernier adieu aujourd'hui aux quatre victimes de la frappe israélienne sur un café de Naqoura.

Lors de ces funérailles populaires, auxquelles ont participé une foule de responsables et représentants du mouvement Amal et du Hezbollah, le mufti de Tyr et du Jabal Amel Hassan Abdallah a déclaré que « chaque fois que l'ennemi attaquera notre partie, il verra que des hommes sont présents pour la défendre et tomber en martyr pour elle ».

Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a approuvé la composition du gouvernement présenté par son nouveau Premier ministre, Mohammed Mustafa, par un décret officiel, rapporte l’AFP.

Ce renouvellement intervient alors que la communauté internationale presse le président d'entreprendre des réformes institutionnelles, notamment pour préparer l'après-guerre dans la bande de Gaza.

L'ONU a déploré les attaques "inacceptables" contre les secouristes au Liban, dont dix ont été tués depuis mardi par des frappes israéliennes dans le sud du pays.

Lire ici.

Le président israélien Isaac Herzog a affirmé que l'alliance entre les Etats-Unis et Israël est "plus forte que jamais et irremplaçable", lors d'une réunion avec des membres démocrates du Congrès américain. Il a évoqué les objectifs communs, selon lui, entre Tel Aviv et Washington, qui sont d'"éradiquer le terrorisme et de ramener les otages (israéliens) à la maison". 

L'alliance entre les deux pays s'est tendue ces dernières semaines, Washington ayant mis en garde les autorités israéliennes contre une offensive sur Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, sans évacuation des civils, et alors que les Etats-Unis se sont abstenus de voter sur une résolution pour un cessez-le-feu dans l'enclave.

« Avec seulement 10 hôpitaux sur 36 partiellement fonctionnels, le système de santé à Gaza survit à peine », a averti le chef de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus.

« Le 26 mars, l'hôpital Al-Amal du Croissant-Rouge palestinien à Khan Younès a cessé de fonctionner en raison des hostilités survenues à l'intérieur et autour de l'établissement », a-t-il souligné, rappelant que l'OMS « réclame l'arrêt immédiat des attaques contre les hôpitaux de Gaza et appelle à la protection du personnel de santé, des patients et des civils ».

La situation le long la frontière libano-israélienne reste relativement calme en ce début d'après-midi :

Au cours des dernières heures : 

- Un missile intercepteur a explosé au-dessus de Khiam (district de Marjeyoun), ont déclaré des habitants du village à notre correspondant dans le Sud. Pendant ce temps, l'armée israélienne a déclaré avoir lancé un missile d'interception sur une "cible aérienne suspecte dans le nord d'Israël", selon le Haaretz.

- Des sirènes d'alarme ont retenti dans certains villages du nord d'Israël, selon le Haaretz.

Après les frappes meurtrières d'hier soir, à Naqoura et Tayr Harfa, et celle de la nuit précédente à Hebbariyé, des responsables du Hezbollah ont mis Israël en garde contre toute "expansion" du conflit et promis des ripostes "plus intenses".

Retrouvez ici leurs déclarations.

Le point sur la situation à la frontière libano-israélienne :

- En réponse aux attaques israéliennes qui ont tué neuf personnes à Tayr Harfa et Naqoura (caza de Tyr) hier soir, le Hezbollah a annoncé avoir pris pour cible ce matin les villages israéliens de Shlomi et Goren à l'aide de roquettes et d'obus d'artillerie. La localité de Shlomi est située en face du village libanais de Labbouné, tandis que Goren fait face à Dhaïra (caza de Tyr).

- Selon le Haaretz, dix roquettes ont été lancées depuis le Liban vers Israël ce matin. Neuf d'entre elles ont été interceptées alors qu'elles tombaient dans une zone ouverte. Le journal israélien a également affirmé que l'armée israélienne a attaqué les sites de lancement.

- Dans un second communiqué, le Hezbollah a déclaré avoir tiré des obus d'artillerie ce matin sur le « nouveau quartier général du bataillon [israélien] de Liman ». Liman est un village israélien qui fait face au village libanais de Naqoura (caza de Tyr).

Reporters Sans Frontières (RSF) alerte sur la disparition de la journaliste palestinienne Bayan Abusultan, vue pour la dernière fois le 19 mars dernier parmi les personnes séquestrées au sein de l'hôpital Al-Chifa à Gaza qui est pris d'assaut par l'armée israélienne. RSF exige que l'armée de l'État hébreu fasse immédiatement la lumière sur la disparition de Bayan Abusultan, suivie par près de 300.000 personnes sur ses réseaux sociaux.

Le dernier message envoyé par la journaliste sur son compte X a été publié le 18 mars, la veille de sa disparition, dans lequel elle parlait du meurtre de son frère "devant (s)es yeux" par les forces israéliennes.

Le ministère de la Santé de Gaza a annoncé un nouveau bilan de 32.552 personnes tuées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien le 7 octobre, selon l'AFP.

En 24 heures, 62 morts supplémentaires ont été recensés, selon un communiqué du ministère, qui fait état de 74.980 blessés en plus de cinq mois et demi de guerre.

Dans son discours, le cheikh Daamouche a également évoqué la résolution adoptée lundi par le Conseil de sécurité de l'ONU, qui ordonne un cessez-le-feu à Gaza pour le mois de ramadan, mais qui a jusque là été ignorée par l'Etat hébreu. Il a dit ne pas s'attendre à ce qu'Israël respecte cette résolution. « L'ennemi ne comprend pas ce langage, il ne comprend que la logique de la force et de la résistance », a indiqué Ali Daamouche. Lors de cette cérémonie à Ansariyé, au Liban-Sud, le responsable chiite a encore souligné que, selon lui, l'abstention américaine sur ce vote au Conseil de sécurité et les divergences à ce propos entre Washington et Tel-Aviv sont « liées au déroulement de la bataille » de Rafah et à « l'avenir de la bande de Gaza », et non aux « objectifs fondamentaux » de l'offensive israélienne. Il a accusé l'administration Biden de vouloir insister sur ces divergences « à des fins avant tout électorales ».

Le vice-président du Conseil exécutif du Hezbollah, Ali Daamouche, lors d'une cérémonie d'hommage à Ansariyé, au Liban-Sud, le 28 mars 2024. Photo fournie par le Hezbollah

Le cheikh Ali Daamouche, vice-président du Conseil exécutif du Hezbollah, a affirmé lors d'une cérémonie en hommage à un combattant du Hezbollah tué dans une frappe israélienne que le mouvement chiite « poursuivra la confrontation » avec Israël « pour défendre le Liban et soutenir Gaza » et qu'elle répondra « rapidement et de manière décisive à chaque attaque israélienne ». Il a dans ce cadre souligné que les frappes lancées la veille contre la base militaire israélienne de Meron, ainsi que sur la ville de Kiryat Shmona et le Golan occupé, se voulaient des réponses « directes au massacre de Hebbariyé », dans lequel sept jeunes secouristes ont perdu la vie, ainsi qu'aux frappes dans la Békaa. « Toute expansion de l'agression contre le Liban entraînera une expansion de la riposte », a-t-il lancé. 

Al Jazeera a publié ce matin des images vidéo montrant « deux jeunes hommes palestiniens », qui, alors qu'ils tentaient de se diriger vers le nord de Gaza et brandissaient des morceaux de tissu blanc, se font exécuter par l'armée israélienne. La vidéo montre ensuite un bulldozer de l'armée israélienne enfouir les deux corps dans le sable. Il n'était pas immédiatement clair quand ces images, que L'Orient-Le Jour n'a pas pu authentifier de manière indépendante, ont été filées.

Selon le média, les deux hommes se trouvaient sur la rue Al-Rachid, qui longe tout le littoral dans l'enclave, au sud de Gaza-Ville. Le premier approchait des soldats déployés au niveau du rond-point « Naboulsi », tandis que l'autre faisait demi tour vers le sud, lorsqu'ils ont été tués. Les images montrent un tank israélien se diriger vers le second homme. Sur la vidéo, on voit ensuite le bulldozer pousser dans le sable les dépouilles de deux personnes et les enfouir « dans le sable et les débris », dans ce qu'Al Jazeera décrit comme « une tentative de cacher l'exécution » des deux Palestiniens.

Selon la chaîne basée au Qatar, le Hamas a condamné ces meurtres. 

Les tirs d'artillerie israéliens rapportés ce matin par une source sécuritaire ont visé la périphérie de Dhaïra, Zebqine, Alma el-Chaab, Naqoura, Majdel Zoun, Tayr Harfa et Wadi Hamoul (caza de Tyr).

De l'autre côté de la frontière, les sirènes d'alarme ont retenti à trois reprises dans le nord d'Israël, rapporte le Haaretz.

Au Liban-Sud, des tirs d'artillerie ont été enregistrés dans la matinée dans le caza de Tyr, selon une source sécuritaire, mais la nuit a été calme après deux frappes aériennes israéliennes meurtrières qui ont visé les villages de Naqoura et Tayr Harfa (également dans le caza de Tyr) hier soir.

La frappe aérienne à Naqoura a tué un civil, un combattant du Hezbollah, un combattant du mouvement Amal et un membre des scouts Al-Risala, les équipes de la Défense civile affiliées au mouvement Amal. Toutes les victimes étaient originaires du village de Naqoura. La frappe aérienne à Tayr Harfa a, elle, tué trois membres du Hezbollah et deux membres de l'Association de santé islamique, affiliée au Hezbollah.

Retrouvez ici tous les détails des deux frappes de hier soir. 

En Cisjordanie occupée, un assaillant a tiré des coups de feu ce matin sur des véhicules incluant selon les médias israéliens un bus scolaire circulant près de Jéricho, un incident qui a fait trois blessés, selon l'armée et les services de secours israéliens.

➡️ Retrouvez ici tous les détails de cette fusillade.

Pendant ce temps, l'armée israélienne, qui accuse les combattants du Hamas de se cacher dans les hôpitaux, poursuit son opération lancée le 18 mars dans le complexe hospitalier al-Chifa de Gaza-Ville. A Khan Younès, les soldats mènent des opérations dans le secteur des hôpitaux Nasser et al-Amal, distants d'environ un kilomètre. L'hôpital al-Amal "a cessé de fonctionner complètement", a indiqué plus tôt cette semaine le Croissant-Rouge palestinien après l'évacuation des civils qui s'y trouvaient.

Au niveau diplomatique, un haut responsable américain a déclaré hier que les services du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avaient "fait savoir qu'ils aimeraient trouver une nouvelle date pour organiser la réunion consacrée à Rafah" avec l'administration de Joe Biden.

Un revirement qui intervient après que le cabinet de Netanyahu avait annulé l'envoi d'une délégation à Washington pour discuter du projet d'offensive terrestre à Rafah, en réponse à l'abstention des Etats-Unis concernant une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU appelant lundi à un "cessez-le-feu immédiat" dans la bande de Gaza.

Après Gaza-Ville et Khan Younès, Israël veut poursuivre son offensive terrestre jusque dans cette ville à la pointe sud de la bande de Gaza, considérée comme le dernier grand bastion du Hamas, et où s'entassent 1,5 million de Palestiniens, en grande majorité déplacés par les violences ailleurs dans le territoire. Premier allié d'Israël, les Etats-Unis redoutent le bilan humain d'une telle opération et préfèrent d'autres options comme des mesures ciblées contre des chefs locaux du Hamas.

En parallèle aux frappes sur Gaza, l'agence de presse palestinienne Wafa a dénombré des affrontements dans différentes localités de la Cisjordanie occupée.

Tôt ce matin, le ministère de la Santé de l'enclave a fait état d'au moins 66 morts à Gaza au cours de la nuit, notamment dans des frappes aériennes, tandis qu'un haut responsable local rapportait des combats près de la ville de Gaza (nord) et à Khan Younès (sud). 

La bande de Gaza est, comme cela est quasiment quotidiennement le cas depuis près de six mois, le théâtre aujourd'hui de raids aériens et d'affrontements féroces entre l'armée israélienne et des combattants palestiniens du Hamas, selon l'AFP, à l'heure où le gouvernement de Benjamin Netanyahu rouvre la porte à des discussions avec son allié américain sur une éventuelle opération à Rafah, dans le sud de l'enclave.

Bonjour !

Bienvenue sur notre suivi en direct de ce 174e jour de la guerre dans la bande de Gaza et de ses répercussions au Moyen-Orient, notamment au Liban, où les échanges de frappes entre le Hezbollah et Israël ont fait hier seize morts du côté libanais.