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Société - Liban

Une mère libanaise implore le tribunal jaafarite de lui accorder la garde de son nourrisson hospitalisé

Dans la soirée, le tribunal religieux a pris une décision urgente en faveur de la demande de la jeune femme.

Une mère libanaise implore le tribunal jaafarite de lui accorder la garde de son nourrisson hospitalisé

La Libanaise Ghina ne peut voir sa fille âgée de 15 jours. Capture d'écran de sa vidéo sur le compte Twitter de Mégaphone, le 16 janvier 2021

La vidéo d'une mère libanaise implorant le tribunal jaafarite de lui accorder une autorisation d'urgence lui permettant de voir sa fille, un nourrisson de quelques semaines qui lui a été "enlevée" par son mari et actuellement hospitalisée, a suscité l'émoi samedi sur les réseaux sociaux au Liban. Cette nouvelle affaire est liée à l'épineuse question de la garde des enfants et au rôle des tribunaux religieux, dans un pays où il n'existe pas de code du statut personnel unifié et où chaque Libanais est déféré dans ce cas devant un tribunal religieux relevant de sa communauté telle qu'indiquée sur son acte de naissance.

Dans la soirée, le tribunal jaafarite de Baalbeck a ordonné que la garde de l'enfant soit confiée à sa mère, dans une décision urgente prise en présence du père du nourrisson et de l'avocat de la mère.

La vidéo de la mère empêchée de voir sa fille, publiée sur Twitter par la plateforme d'informations Mégaphone.

"Mon mari m’a volé ma fille de 15 jours, il refuse que je la voie alors qu'elle est à l’hôpital", s'indignait Ghina en pleurs, dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux. Elle n'expliquait pas les circonstances dans lesquelles son mari s'était arrogé la garde du nourrisson ni les raisons de son hospitalisation. "J’ai porté plainte auprès des Forces de sécurité intérieure, mais personne n’a rien fait, ils m’ont dit que ce n'était pas de leur ressort", ajoutait-elle, le tribunal jaafarite étant compétent en matière de garde d'enfants pour les Libanais de confession chiite. Et de s'adresser à "toutes les mères" ou toute personne qui pourrait faire parvenir son message au Conseil jaafarite de Baalbeck, leur demandant de partager cette vidéo. "Pour récupérer ma fille, j’ai juste besoin d’une approbation du Conseil, mais tout est fermé, personne ne me permet d'exercer mon droit, je n’ai personne", plaidait-elle. Le Liban est actuellement sous le coup d'un reconfinement sévère, décrété depuis jeudi pour lutter contre la pandémie de coronavirus. Dans ce contexte, la majorité des administrations, conseils et tribunaux sont fermés. 

Pour mémoire

Le calvaire de Lina, divorcée et mère, un cas récurrent au sein de la communauté chiite


Des histoires similaires à celle de Ghina surviennent régulièrement au Liban, où les mères sont souvent victimes des lois communautaires, souvent discriminatoires envers les femmes. Il y a quelques semaines, un tribunal chérié jaafarite avait toutefois accordé un droit de visite à une femme qui venait de sortir d'un coma de plusieurs mois, après avoir été blessée lors de la double explosion au port de Beyrouth, et qui était interdite par son mari de voir leurs enfants.

La vidéo d'une mère libanaise implorant le tribunal jaafarite de lui accorder une autorisation d'urgence lui permettant de voir sa fille, un nourrisson de quelques semaines qui lui a été "enlevée" par son mari et actuellement hospitalisée, a suscité l'émoi samedi sur les réseaux sociaux au Liban. Cette nouvelle affaire est liée à l'épineuse question de la garde des enfants et au rôle...

commentaires (11)

C'est révoltant, mais sans réforme en profondeur, ce cas se reproduira malheureusement. On se dispute la garde des enfants, mais un nourrisson hospitalisé !

L'ARCHIPEL LIBANAIS

00 h 02, le 18 janvier 2021

Tous les commentaires

Commentaires (11)

  • C'est révoltant, mais sans réforme en profondeur, ce cas se reproduira malheureusement. On se dispute la garde des enfants, mais un nourrisson hospitalisé !

    L'ARCHIPEL LIBANAIS

    00 h 02, le 18 janvier 2021

  • À bas les religions ! Toutes les religions, ces inventions qui n'apportent que guerres, conflits et obscurantisme.

    Robert Malek

    21 h 43, le 17 janvier 2021

  • Et voilà leur vivre ensemble, ils arrivent même pas à vivre eux-mêmes ensemble, et ils veulent vivre ensemble avec nous ? mais à leurs conditions, avec la burka, leur religion leur charia et leurs volontés. Non merci personnellement je refuse ce vivre ensemble au détriment de ma liberté.

    Le Point du Jour.

    18 h 26, le 17 janvier 2021

  • Il faut demander aux gens qui subissent leurs terreurs s’ils sont d’accord de renoncer à leur justice moyenâgeuse.

    Sissi zayyat

    14 h 21, le 17 janvier 2021

  • C'est quoi ces tribunaux ténébreux et moyen âgeux ? Jusqu'à quand on va laisser ces femmes subir des lois archaïques dictées par des hommes qui ne reconnaissent l'existence que d'un seul sexe sur terre,le leur ? Cessons cette mascarade ou allez vivre sur une autre planète afin de pratiquer vos croyances qui n'ont plus cours sur notre terre.

    Citoyen

    13 h 28, le 17 janvier 2021

  • CES TRIBUNAUX RELIGIEUX DU MOYEN AGE ET PLUTOT D,AVANT DEVRAIENT ETRE SUSPENDUS ET SEULE LA JUSTICE DE L,ETAT LIBANAIS DEVRAIT S,Y PRONONCER ET PREVALOIR.

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 30, le 17 janvier 2021

  • Nous sommes au 21è siècle....Quand est-ce que ce pays va se réveiller! Enlever un nourrisson à sa mère, dans quel autre pays voit-on cela? et quand est-ce que toutes ces sectes religieuses vont-elles arrêter de faire la loi? C'est une aberration!

    Marie-Therese BALLIN

    08 h 18, le 17 janvier 2021

  • Lamentable!

    Gros Gnon

    03 h 40, le 17 janvier 2021

  • Un droit civil, le même pour toutes et tous. Point.

    Florence TRAULLE

    00 h 49, le 17 janvier 2021

  • Nos religieux, sont pire que nos politiciens....

    Jack Gardner

    21 h 14, le 16 janvier 2021

  • La femme libanaise peut avoir un dressing débordant de marques de luxe.... devant la loi elle reste une citoyenne de seconde zone, une sous-m.... dans quel pays on arrache son nouveau-né à une femme venant d’accoucher ? Même le chien laisse ses chiots à la chienne.

    JiJii

    19 h 58, le 16 janvier 2021

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